samedi 30 septembre 2017

Sainte Thérèse, co-patronne des missions...

Thérèse, patronne des missions
Le 14 décembre 1927, le pape Pie XI proclamait sainte Thérèse de Lisieux patronne universelle des pays de missions, à l'égal de saint François-Xavier parti évangéliser une grande partie de l'Asie. Mais comment une personne qui n'a jamais quitté son monastère peut-elle être nommée Patronne des Missions? Il serait donc possible d’être missionnaire sans jamais quitter sa maison?

Dans son récit autobiographique, Sainte Thérèse réfléchit aux joies de libertés nouvelles qu’elle découvrira au paradis. Voici ce qu’elle écrit, sept mois avant sa mort, à un prêtre missionnaire qu’elle porte dans la prière: "Je ne connais pas l'avenir, cependant (...), je vous promets de rester votre petite sœur La-haut. Notre union loin d'être brisée deviendra plus intime, alors il n'y aura plus de clôture, plus de grilles et mon âme pourra voler avec vous dans les lointaines missions. Nos rôles resteront les mêmes, à vous les armes apostoliques, à moi la prière et l'amour... (LT 220).

Un désir ardent pour les âmes


Dès son jeune âge, Sainte Thérèse souhaitait partir en missions. Son grand zèle et son désir ardent d'âmes lui ont été inoculés dès le début. Elle témoigne qu’après la grâce de Noël 1886 le Seigneur «  fit de moi un pêcheur d'âmes, je sentis un grand désir de travailler à la conversion des pécheurs, désir que je n'avais senti aussi vivement... » Quelques mois plus tard elle sera confirmée dans sa vocation.

«.. Un Dimanche en regardant une photographie de Notre Seigneur en Croix, je fus frappée par le sang qui tombait d'une de ses mains Divines, j'éprouvai une grande peine en pensant que ce sang tombait à terre sans que personne s'empresse de le recueillir, et je résolus de me tenir en esprit au pied de Croix pour recevoir la Divine rosée qui en découlait, comprenant qu'il me faudrait ensuite la répandre sur les âmes... Le cri de Jésus sur la Croix retentissait aussi continuellement dans mon coeur: "J'ai soif!" Ces paroles allumaient en moi une ardeur inconnue et très vive... Je voulais donner à boire à mon Bien-Aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes... Ce n'était pas encore les âmes de prêtres qui m'attiraient, mais celles des grands pécheurs, je brûlais du désir de les arracher aux flammes éternelles... » (Msc A 45)
La vie de Thérèse était certes ancrée au cloître, mais son cœur missionnaire, brûlant de zèle pour les âmes, était déjà dans les champs de la mission et des terres lointaines.

Contempler le Christ


La contemplation du Christ est la clé de l'activité missionnaire. Sainte Thérèse a contemplé sans relâche la Sainte Face de Jésus Crucifié, et pour l'amour des âmes, a donné sa vie pour le Christ. Sainte Thérèse, une fois au Carmel, a vécu sa vocation missionnaire d'un point de vue contemplatif. La Sainte Messe, l'Adoration eucharistique, la prière et le jeûne sont la source d’où peut couler toute l'activité missionnaire. Thérèse incarne au plus haut point ce principe qu’elle rappelle à plusieurs reprises dans ses écrits : « c'est par la prière et le sacrifice qu'on peut aider les missionnaires...»

Le pape Pie XI et la Patronne des Missions

Saint François-Xavier Thérèse, patronne des missions

Ainsi, avec saint François-Xavier sillonnant l'Asie pour annoncer l’Évangile, le pape Pie XI a reconnu en Sainte Thérèse de Lisieux le soutien indispensable de la prière et de la vie contemplative pour les personnes actives dans les champs de la mission.

Sainte Thérèse considérait que son appel et l'appel de ses sœurs était d’être des mères spirituelles pour les missionnaires. Elle écrit à sa sœur Céline :
«Autrefois Jésus disait à ses disciples en leur montrant les champs de blés murs:" Levez les yeux et voyez comme les campagnes sont déjà assez blanches pour être moissonnées ". et un peu plus tard:" A la vérité la moisson est abondante mais le nombre des ouvriers est petit; demandez donc au maître de la moisson qu'Il envoie des ouvriers. " Quel mystère!... Jésus n'est-ll pas tout-puissant? les créatures ne sont-elles pas à celui qui les a faites? Pourquoi Jésus dit-Il donc: " Demandez au maître de la moisson qu'Il envoie des ouvriers "? Pourquoi?... Ah! c'est que Jésus a pour nous un amour si incompréhensible qu'Il veut que nous ayons part avec lui au salut des âmes. Il ne veut rien faire sans nous. Le Créateur de l'univers attend la prière d'une pauvre petite âme pour sauver les autres âmes rachetées comme elle au prix de tout son sang. Notre vocation à nous ce n'est pas d'aller moissonner dans les champs de blés mûrs. Jésus ne nous dit pas:" Baissez les yeux, regardez les campagnes et allez les moissonner. " Notre mission est encore plus sublime. Voici les paroles de notre Jésus:" Levez les yeux et voyez. " Voyez comme dans mon Ciel il y a des places vides. c'est à vous de les remplir, vous êtes mes Moïse priant sur la montagne, demandez-moi des ouvriers et j'en enverrai, je n'attends qu'une prière, un soupir de votre coeur!...
L'apostolat de la prière n'est-il pas pour ainsi dire plus élevé que celui de la parole? Notre mission comme Carmélites est de former des ouvriers évangéliques qui sauveront des milliers d'âmes dont nous serons les mères... Céline, si ce n'était pas les paroles mêmes de notre Jésus, qui oserait y croire?... Je trouve que notre part est bien belle, qu'avons-nous à envier aux prêtres?... » (LT 135)
Par le baptême, nous sommes tous appelés à être missionnaires. Certains sont appelés à entrer dans les champs de la mission tandis que d'autres les soutiennent de leurs prière, tout en ne quittant jamais leur maison. Il y en a qui suivent l'exemple de saint François Xavier et d'autres l'exemple de la Sainte Thérèse de Lisieux. Tous deux furent appelés à une seule et unique mission : la mission de sauver des âmes.

Puissions-nous, à notre tour, nous joindre d'une manière ou d'une autre à cette moisson si abondante...