"Si j'étais une personne d'assez d'autorité pour écrire, je m'attarderais de bon coeur à dire par le menu les faveurs que ce glorieux saint a accordées à moi-même et à d'autres; mais pour ne pas dire plus qu'on ne m'a commandé, je serai plus brève sur certains points que je ne le voudrais, et sur d'autres plus longue qu'il ne le faudrait; je me montrerai enfin comme à l'habitude, peu habile à bien faire. Je demande seulement, pour l'amour de Dieu, à ceux qui ne me croient pas d'en faire l'épreuve; l'expérience leur montrera combien il est bienfaisant de se confier à ce glorieux patriarche et d'avoir de la dévotion pour lui. Les personnes d'oraison, en particulier, devraient toujours s'attacher à lui; car je ne sais comment on peut penser à la Reine des Anges, au temps qu'elle vécut auprès de l'enfant Jésus, sans remercier saint Joseph de les avoir si efficacement aidés.
Que ceux qui ne trouveraient pas de maître pour leur enseigner l'oraison prennent pour maître ce glorieux saint, et ils ne s'égareront pas en chemin. Plût au Seigneur que je ne me sois pas moi-même égarée en osant parler de lui, car tout en proclamant ma dévotion pour lui, j'ai toujours mal réussi à le servir et à l'imiter. Il me fit pourtant la faveur bien digne de lui de me permettre de me lever, de marcher, et de ne pas rester impotente; mais pareille à moi-même, je fis mauvais usage de cette faveur."