
La famille a son origine dans l'amour même du Créateur pour le monde créé, comme il est déjà dit "au commencement", dans le Livre de la Genèse (Gn 1,1). Dans l’Évangile, Jésus le confirme pleinement : "
Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique" (Jn 3,16). Le Fils unique, consubstantiel au Père, "Dieu, né de Dieu, Lumière née de la Lumière", est entré dans l'histoire des hommes par la famille :
"Par son Incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d'homme (..), il a aimé avec un cœur d'homme. Né de la Vierge Marie, il est vraiment devenu l'un de nous, en tout semblable à nous, hormis le péché ". Si donc le Christ
"manifeste pleinement l'homme à lui-même" (GS 22), c'est d'abord par la famille dans laquelle il a choisi de naître et de grandir qu'il le fait. On sait que le Rédempteur est resté caché à Nazareth pendant une grande partie de sa vie, "soumis" (Lc 2,51), en tant que "Fils de l'homme", à Marie sa mère, et à Joseph le charpentier. Cette "obéissance" filiale n'est-elle pas la première expression de l'obéissance à son Père "jusqu'à la mort" (Ph 2,8) par laquelle il a racheté le monde ?
Le mystère divin de l'Incarnation du Verbe a donc un rapport étroit avec la famille humaine. Et cela, non seulement avec une famille, celle de Nazareth, mais en quelque sorte avec toute famille, d'une manière analogue à ce que dit le Concile Vatican II à propos du Fils de Dieu qui, par l'Incarnation, "s'est en quelque sorte uni lui-même à tout homme" (GS 22). A la suite du Christ "venu" dans le monde "pour servir" (Mt 20,28), l’Église considère que servir la famille est l'une de ses tâches essentielles. En ce sens, l'homme et la famille également constituent "la route de l’Église".
(Extrait de la Lettre aux Familles, de saint Jean-Paul II, 1994)
Icône copte contemporaine d'Isaac Fanous