
La Providence avait fort bien préparé les choses, au niveau de la liturgie, puisqu’en effet, il ne fut pas nécessaire de changer un iota ni des lectures, ni oraisons prévues dans le Missel en ce 2ème dimanche de Pâques, pour mettre en valeur cette fête et louer la Miséricorde Divine. En effet, tout était déjà prêt et n’attendait qu’une explicitation de la part de l’Église pour donner un nom à ce dimanche. Et quel nom puisque que la Divine Miséricorde n’est-elle pas l’Amour passionné de Dieu en acte pour sa créature ; cet Amour fou de Dieu qui vient à notre rencontre pour nous sortir de la misère du péché ? Par ailleurs, la Divine Miséricorde n’est-elle pas le thème central de la Bible ?
La 1ère Lecture de ce jour présente une description de la vie dans l’Esprit-Saint des 1ères communautés chrétiennes après la Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ, avec l'expansion de l'évangile où « Chaque jour, le Seigneur leur adjoignait ceux qui allaient être sauvés. » (Ac 2). Saint Pierre, dans la 2ème lecture évoque « la grande miséricorde de Dieu le Père qui nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus Christ d’entre les morts. » (1 P 1)
Mais finalement, ne serait-ce pas la Résurrection elle-même, le signe le plus suréminent de la Miséricorde de Dieu ? Notre espérance est vivante parce que Christ est ressuscité des morts. Dans la Résurrection du Christ, nous savons que la mort n'aura pas le dernier mot dans nos vies. Nous hériterons nous aussi de la vie éternelle qu'il a gagnée pour nous sur la Croix. Parce que le Christ est ressuscité d'entre les morts, nous pouvons attendre de vivre avec lui pour toujours dans le ciel, à condition cependant de mettre toute notre foi et toute notre confiance dans le Christ et de faire les bons choix, accompagnés de réels efforts pour Le suivre durant notre vie sur la terre.
Dans l’Évangile de ce jour, d’une très grande richesse, nous assistons à l’institution explicite du sacrement de la miséricorde par Jésus. Si tous les sacrements sont intimement reliés au mystère pascal de la mort et de la Résurrection de Jésus, il paraît évident qu'avec le sacrement de la réconciliation, nous sommes en présence du sacrement de la recréation par excellence.
Jésus, au soir de ce 8ème jour, sorti libre et vainqueur du tombeau, refait sur ses Apôtres le geste initial par lequel Dieu avait créé l'homme au commencement (Gn 1,2), il insuffle en eux une haleine vivifiante et purificatrice, Il leur communique l'Esprit Saint, l'Esprit pour la rémission des péchés. Jésus donne la révélation ultime de la Miséricorde de Dieu - il délègue à ses Apôtres, à des êtres fragiles, son pouvoir divin de pardonner les péchés : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jn 20,22-23)
Par ce sacrement, la Miséricorde sans limite de Dieu a la possibilité de relever le plus misérable pécheur, qui avec un cœur contrit s’approche avec confiance de son Père céleste. L'absolution, en faisant naître à nouveau la vie là où le péché avait semé la mort, ouvre un chemin de lumière, de joie et d’espérance. « Même si cette âme était en décomposition comme un cadavre, et même si humainement parlant il n'y avait plus aucun espoir de retour à la vie, et que tout semblait perdu – il n'en est pas ainsi selon Dieu, le miracle de la miséricorde divine redonnera vie à cette âme dans toute sa plénitude » ( Petit Journal de sainte Faustine 1448).

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Notre Seigneur spécifie qu'Il a une mission spéciale pour ses Apôtres : d’être les instruments et les canaux de cette miséricorde pour le monde entier, à travers le sacrement de la réconciliation.
En ce Dimanche nous sommes donc invités particulièrement à :
- contempler le don de la Miséricorde Divine,
- pour l’expérimenter et l’accueillir dans nos vies en nous mettant à genoux, présentant notre misère au Seigneur,
- et la diffuser en étant les missionnaires, les apôtres, les ambassadeurs de la Miséricorde Divine à travers des témoignages de charité concrète.
« Tu dois témoigner de la miséricorde à ton prochain toujours et partout (…), tu ne peux pas te dérober, ni te récuser, ni te justifier. Je te donne ici trois moyens de témoigner de la miséricorde à ton prochain : le premier, c’est l’action, le second, c’est la parole, le troisième, c’est la prière. C’est dans ces trois degrés qu’est contenue la miséricorde dans toute sa plénitude ; elle est une preuve irréfutable d’amour envers moi. C’est ainsi que l’âme glorifie et honore ma miséricorde. ( …) Car même la foi la plus solide n’est rien sans les actes ». (Petit Journal, 742)Et pour les prêtres
« Dis à mes prêtres que les pécheurs endurcis se repentiront à leurs paroles, lorsqu'ils parleront de mon insondable miséricorde, de la pitié que j'ai pour eux en mon cœur. Aux prêtres qui proclameront et glorifieront ma miséricorde, je donnerai une force extraordinaire, je bénirai leurs paroles et je toucherai les cœurs auxquels ils s'adresseront. » (Petit Journal 1521)Puissions-nous, à la prière de la Vierge Marie, de sainte Faustine et de tous les saints contempler ce don ineffable de la Miséricorde Divine, en vivre et le rayonner.
(Fr. Joseph, selon diverses sources)