dimanche 29 novembre 2020

Homélie du 1er Dimanche de l'Avent

OCD Fribourg
Chers frères et sœurs,
Dieu, dans sa providence, a décidé de nous communiquer ses grâces en tenant compte des temps liturgiques que nous vivons. Vous en avez peut-être déjà fait l’expérience. Durant le temps de Carême, des grâces particulières, de conversion nous sont données. Durant le temps pascal, le Seigneur nous fait anticiper les joies du ciel et de la Résurrection. Quelles sont donc les grâces que le Seigneur souhaite nous accorder au temps de l’Avent ?
Ce sont des grâces de vigilance, d’attente amoureuse, d’espérance. Des grâces par lesquelles nos cœurs se tournent vers le Seigneur qui vient. Il viendra à la fin des temps, au jour de notre mort, il viendra à Noël aussi, sous les traits d’un enfant, il viendra, aujourd’hui même, caché dans l’eucharistie, le pain et le vin consacré, et il vient maintenant, dans nos cœurs, pour y déposer ses grâces et son amour. Comme Jésus nous l’a dit dans l’Évangile, nous sommes appelés à être des portiers pour ouvrir au maître lorsqu’il viendra frapper. Voici que je me tiens à la porte et que je frappe dit le Seigneur. C’est non seulement à la fin des temps et au jour de notre mort, à Noël dans quelques semaines, par sa présence eucharistique dans quelques minutes, mais aussi maintenant, à la seconde même où je vous parle que le Seigneur frappe à la porte de notre cœur, à la porte de ton cœur. Allons-nous lui ouvrir pour qu’il y répande sa grâce ?
C’est en lui ouvrant les portes de nos cœurs, dès maintenant, et durant tout ce temps de l’avent que nous nous disposerons à recevoir la grâce, le cadeau précieux, le trésor infini qu’il souhaite nous communiquer quand nous viendrons l’adorer à la crèche de Noël. C’est en restant dans cette disposition de douce espérance, d’ascèse vigilante que nous pourrons vivre à fond de la grâce de l’Avent.
De cette manière, nous pourrons imiter les Corinthiens dont parle Saint Paul. Si saint Paul se réjouit, dans la lettre qu’il leur écrit, c’est parce qu’ils ont reçu la grâce qui vient de l’humanité de Jésus. Et c’est lui, Jésus, qui par sa grâce doit les affermir et les garder irréprochables jusqu’au jour de sa venue. C’est lui aussi qui, durant ce temps de l’Avent nous affermira jusqu’au jour de sa venue à Noël. Mais cette grâce de l’Avent pourra nous conduire à franchir un pas de plus. Elle nous invitera à imiter non seulement les Corinthiens, mais aussi saint Paul qui se réjouit de la grâce que le Seigneur leur accorde. Nous sommes appelés à recevoir la grâce, certes, mais aussi à nous réjouir des grâces que le Seigneur accorde à nos frères. Le Seigneur vient pour moi, mais il vient aussi pour toute l’humanité qu’il veut sauver. Durant ce temps de l’Avent, les cieux se déchirent, la grâce coule à flots sur l’humanité pour la ramener dans le bercail de son Église. La grâce se répand à profusion sur les membres de ma famille, de ma communauté, sur mes frères proches et éloignés, sur les saints et sur les pécheurs, sur les chrétiens, les athées, les croyants et les incroyants, sur tout homme qui cherche le Seigneur. Cette grâce frappe à la porte des cœurs pour s’engouffrer en eux et les conduire jusqu’à la crèche de Noël avec les bergers et les rois mages.
Réjouissons-nous donc de cet Avent 2020. Réjouissons-nous des grâces que le Seigneur veut nous donner. Réjouissons-nous aussi de celles qu’il souhaite accorder à profusion à nos frères. De cette manière, nous présenterons devant l’Enfant-Jésus avec un cœur bien disposé, un cœur qui a remplacé les sentiments de haine et de jalousie, par des actions des grâces pour les grâces que les autres reçoivent, un cœur disposé à entrer dans la joie de Noël. Amen.

Fr Baptiste