lundi 13 septembre 2021

Homélie du dimanche 12 septembre 2021

 Chers frères et soeurs,

Jésus, aujourd'hui, nous invite à accueillir le mystère de la Croix au plein coeur de nos vies. Dans notre intelligence, d'une part, éclairée par la foi ; dans notre volonté, fortifiée par la charité ; et dans notre mémoire, surélevée par l'espérance. 

Accueillir le mystère de la Croix dans notre intelligence, c'est consentir - et il faut reconnaître que c'est difficile - à la révélation d'un Messie crucifié. Pierre a du mal à l'accepter comme nous l'avons entendu dans l'évangile. Il y a là un combat spirituel. Ce n'est pas pour rien, d'ailleurs, que Jésus demande à Satan de s'éloigner. Pourquoi ce combat ? Parce que Satan sait très bien que notre adhésion, par la foi, au mystère de la Croix est pour nous une source de salut, de vie et de joie véritables. Et il ne veut pas que nous vivions. Comment faire, donc, pour lutter contre cet ennemi ? En pensant souvent au mystère de la Passion de Jésus pour en recevoir tous les fruits. Lorsque Jésus est à Gethsémani, il doit "oui" pour chacun d'entre nous. Il est vainqueur de chacun de nos refus. Il s'abandonne au Père au nom de tous. Lorsqu'il est flagellé, il porte dans sa chair le poids de nos péchés de sensualité et nous en libère. Son corps lacéré est pour nous le signe de son triomphe. Lorsqu'il est couronné d'épines, il vainc tous nos péchés d'orgueil. Et lorsqu'il meurt sur la Croix, il crucifie notre mort spirituelle pour nous donner la vie. Pensons donc à la Croix, aux mystères de la Passion. L'Eglise nous donne beaucoup de moyens pour le faire : le chemin de croix, le chapelet de la miséricorde, la méditation des mystères douloureux, la participation à l'eucharistie où nous nous trouvons, avec Jean et Marie, au pied de la Croix. Nous pourrions faire un petit examen de conscience : pensons-nous souvent à la Passion de Jésus ? combien de fois dans la journée ? dans la semaine ? Lorsque nous y pensons, nous recueillons pour nous, et pour nos frères, les fruits de la rédemption.

Mais adhérer par la foi à la Croix du Christ n'est pas suffisant. Comme nous le dit saint Jacques aujourd'hui, la foi sans les œuvres est morte. Voulez-nous donc marcher sur les pas du Crucifié ? Généralement, nous souffrons d'autant plus que nous résistons au mystère de la Croix dans nos vies. Or la Croix parsème notre existence terrestre. Et si nous consentons à elle, comme le serviteur souffrant du livre d'Isaïe que nous avons entendu en première lecture, nous découvrons la véritable joie, cette joie spirituelle promise non pas à celui qui jouit des commodités de l'existence, mais à celui qui consent à s'unir avec Jésus crucifié en sacrifice d'action de grâces à Dieu le Père.

Enfin, bien que nous ne l'ayons pas entendu ici, Jésus termine son discours en disant que celui qui se prononce pour lui devant les hommes, le Fils de l'homme se prononcera en sa faveur devant les anges du ciel. Consentir par la foi au mystère de la Croix, c'est nous préparer à entrer dans la gloire du ciel. Et, nous le savons bien, professer notre foi nous conduit à la Croix. Dans une société qui sécrète de plus en plus d'anticorps au christianisme, il est possible que le Credo, que nous allons réciter dans quelques instants, nous coûte la vie. Réciter le Credo est un acte grave qui, peut-être un jour, nous conduira à la mort. Maos cela est impossible sans l'espérance du ciel, sans l'expérience, déjà commencée ici-bas, de la gloire à venir. 

Voilà donc ce que nous allons vivre dans quelques instants. Nous allons adhérer au mystère de la Passion du Sauveur en célébrant l'eucharistie, nous allons nous offrir avec lui à Dieu le Père en offrande de louange, et nous allons accueillir, par l'espérance, la joie du ciel qui nous est déjà promise. La Croix est l'unique chemin qui nous mène vers le ciel.