dimanche 24 avril 2022

Homélie 2ème Dimanche de Pâques - Fête de la Miséricorde Divine

Divine Miséricorde
Chers frères et sœurs,

Le Christ, dans ses révélations à sainte Faustine, a demandé que le 2e dimanche de Pâques soit consacré à sa Miséricorde divine. Il a bien choisi ce jour puisque l’Évangile d’aujourd’hui nous fait accueillir trois dons de cette Miséricorde de Dieu : celui de l’Esprit Saint : « Recevez l’Esprit Saint » dit Jésus à ses apôtres en soufflant sur eux ; celui du ministère de la Miséricorde : « tous ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis » ; et, enfin la Révélation de ses plaies, qui sont le signe le plus parlant de la Miséricorde du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Commençons par considérer le don de l’Esprit. Jésus ressuscité se tient au milieu de ses apôtres et souffle sur eux. Pour accueillir ce don, je vous propose de porter votre regard sur l’image du Christ miséricordieux, de la graver au fond de votre cœur, de vous mettre à la place des Apôtres, et de laisser le Christ souffler sur vous aussi. En communiquant à ses Apôtres, et à chacun d’entre nous, son Esprit, Jésus nous offre le don le plus grand. Il nous donne Dieu lui-même, la Troisième personne de la Trinité, l’Amour du Père et du Fils. L’Esprit Saint, pourrait-on dire, est la Miséricorde personnelle du Père et du Fils. Il est l’Amour qui se penche sur notre misère. Comme dirait la petite Thérèse, pour que l’Amour soit satisfait, il faut qu’il s’abaisse jusqu’au néant et qu’il transforme en feu ce néant. Voilà ce que fait l’Amour du Père et du Fils qui est la personne du Saint-Esprit. Il est comme cette colombe de l’Arche de Noé qui, après le déluge, recherche une branche sur laquelle se poser. Cette branche, c’est notre cœur… ou plus précisément, notre misère, notre petitesse, notre bassesse, et même notre péché. L’Esprit saint, qui est le père des pauvres, fait son nid sur nos blessures et nos péchés. C’est ainsi qu’il s’engouffre d’une manière privilégiée pour combler par son amour, sa lumière et sa paix, le grand vide de notre cœur.

Le deuxième don que Jésus nous fait en ce jour est celui du Sacrement de la Miséricorde. Comme il le dit à ses Apôtres, tous ceux qui à vous remettrez leurs péchés, ils leur seront remis. Aujourd’hui, Jésus institue le sacrement de la pénitence pour le pardon de nos péchés. Il se sert de pauvres pécheurs, les apôtres, leurs successeurs les évêques, et leurs collaborateurs les prêtres, pour répandre les flots de sa miséricorde sur chacun des baptisés. Lorsque nous allons à la confession, c’est le Christ lui-même que nous rencontrons. L’eau qui a jailli de son cœur ouvert se répand dans tous les temps et tous les lieux. Lorsque le prêtre nous donne l’absolution : « et moi, je te pardonne tous tes péchés », cette eau de la grâce se répand sur nous pour laver et nous purifier. Ce sont les eaux du Paradis, les eaux du Temple nouveau, les eaux qui donnent la vie, les eaux qui, comme le dit Ézéchiel, nous purifient de tout souillure et de tout péché. En ce jour de la Miséricorde divine, nous pourrions prendre la résolution, si ce n’est pas encore le cas, de fréquenter régulièrement le sacrement de la réconciliation. L’Église demande, comme rythme de survie spirituelle, de le recevoir une fois par an. Mais elle invite à y recourir plus régulièrement : une fois par mois, tous les deux mois ou trois moins. Certains chrétiens sont bloqués dans leur avancement spirituel parce qu’ils ne se confessent pas. Ils ne reçoivent pas alors les grâces toutes particulières que le Seigneur souhaite leur communiquer par les eaux vives de ce sacrement.

Le troisième don que Jésus nous fait, aujourd’hui, est celui de la révélation de ses plaies. Les plaies du Christ que Thomas voudrait voir et toucher ne sont pas d’abord la marque de la violence, de la haine et du péché des hommes. Elles sont avant toute chose des plaies d’amour. Elles sont les plaies du bon berger blessé d’amour à la recherche de sa brebis perdue. Les plaies de l’époux blessé par le regard de sa bien-aimée. Elles sont les plaies de la plus tendre des mères angoissée pour la vie de ses enfants. Elles sont les preuves de l’amour infini de Dieu pour chacun d’entre nous. Les plaies de Jésus, l’ouverture de son cœur, nous révèlent l’amour infini du Père, du Fils et du Saint-Esprit pour chacun d’entre nous. Elles nous révèlent leur amour éternel, éternellement victorieux de notre mort et de notre péché. Pour raviver en nous cet amour des plaies de Jésus, nous pourrions mettre en pratique le conseil qu’il adressait à sainte Faustine : faire mémoire, tous les jours à 15h, de sa mort d’amour – peut-être en mettant une alarme spéciale pour cette heure-là.

Par un acte d’espérance, nous accueillons dans la pauvreté de notre cœur, le don de l’Esprit Saint ; par un acte de foi, nous reconnaissons Jésus présent et agissant lorsque le prêtre nous donne l’absolution ; par un acte de charité, nous nous unissons, par la considération des plaies de Jésus, à l’amour du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Mais surtout, lorsque nous honorons la Miséricorde divine, nous ne faisons pas que soulager notre soif d’être sauvés, nous soulageons plutôt le désir infini qu’a Dieu de nous aimer. Nous lui donnons l’immense joie de décharger le poids de son amour infini. Nous nous offrons à lui, à l’image de la Vierge Marie, pour lui donner ce grand bonheur d’être notre Sauveur. Jésus est assoiffé de trouver des âmes qui se laisseront aimer par lui.

                                                                                                                                                                Fr. Baptiste de l'Assomption