jeudi 12 juillet 2018

Le témoignage de vie des saints Louis et Zélie Martin

Un mariage exemplaire pour l’Église
Icône famille saints Louis et Zélie Martin


Le dimanche 18 octobre 2015, sur la place Saint-Pierre, le pape François a inscrit solennellement les époux Louis Martin et Zélie Guérin, parents de Sainte Thérèse de l’Enfant -Jésus et de la Sainte face, au canon des Saints, que l’Église propose comme exemple de vie chrétienne aux fidèles du monde entier, pour qu’ils deviennent une source d’inspiration et des compagnons sur le chemin dont nous pouvons recevoir encouragement, lumière et consolation.

Extraits de la lettre du P. Saverio, préposé général de l’ordre, dans la lettre adressée à l’ordre entier sur l’expérience des époux Zélie et Louis Martin, véritable don pour toute l’église, un grand cadeau aussi pour le Carmel :

Le don des enfants : « je désirais en avoir beaucoup, pour qu’ils grandissent pour le Ciel »


Neuf enfants naquirent de leur union pleine de joie pour ces vies : « quand nous avons eu nos enfants, nos idées ont un peu changé ; nous ne vivions plus que pour eux, c’était tout notre bonheur, et nous ne l’avons jamais trouvé qu’en eux. Enfin, rien ne nous coûtait plus ; le monde ne nous était plus à charge. Pour moi, c’était la grande compensation, aussi, je désirais en avoir beaucoup, afin de les élever pour le Ciel. Quatre d’entre eux sont déjà bien placés et les autres, oui, les autres iront aussi, dans ce royaume céleste, chargé de plus de mérites, puisqu’ils auront plus longtemps combattu » (Correspondance familiale 192).

La vie de famille, un chemin de sainteté


L’aspiration de Zélie à la sainteté, pour elle-même et pour les êtres qui lui sont chers, était constante, bien qu’elle connaisse ses propres limites et le temps perdu : « je veux devenir une sainte, ce ne sera pas facile, il y a bien un bûcher et le bois est dur comme une pierre. Il n’est mieux valu m’y prendre plutôt, pendant que c’était moins difficile, mais enfin mieux vaut tard que jamais. » (Correspondance familiale 110). Elle écrit à son frère : « je vois avec plaisir que tu es bien considéré à Lisieux . Tu vas devenir un homme de mérite, j’en suis très heureuse, mais je désire avant tout que tu sois un saint . » (Correspondance familiale 116). Même face à sa fille de caractère difficile, Léonie, qui au collège avait été appelée « une enfant terrible », alors avec la douloureuse conscience de ses limites – « la pauvre enfant est couverte de défauts comme d’un manteau. On ne sait par où la prendre. » (Correspondance familiale 185) – la confiance soutenue par la foi en la bonté de Dieu et l’abandon à son propre projet de salut ne lui manque pas : « le Bon Dieu est si miséricordieux que j’ai toujours espéré en lui et que j’espérerais toujours » (Ibid).

Amour de Dieu, amour du prochain
Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus


Nous connaissons bien, par le testament de Sainte Thérèse, la grande intimité de Louis avec Dieu et de quelle manière cela se reflétait sur son visage : « parfois ses yeux se remplissaient de larmes qu’il s’efforçait en vain de retenir, il semblait déjà ne plus tenir à la terre, tant son âme aimait à se plonger dans les vérités éternelles » (manuscrit A 17 verso) ; « la petite Reine était toute seule auprès de son Roi, n’ayant qu’à le regarder pour savoir comment prient les Saints » (manuscrit A 18 recto). Au cours de sa maladie, dans les moments de pleine conscience, bien que se sentant humilié, Louis répétait : « tout pour la plus grande gloire de Dieu ! »

Alors, oui l’amour de Dieu, quand il existe, est inséparable de l’amour du prochain; combien d’engagement, combien de sacrifices, « ad intra » et « ad extra ». Quand le cœur est habité par Dieu la personne s’ouvre dans toutes les directions : partager sa propre table, dans le souci de la recherche d’un lit pour le mendiant, dans la préoccupation pour réconforter avec la proximité sensible de Dieu au moment de la mort par la présence d’un prêtre, par une généreuse aide économique un frère en difficulté, dans le goût d’être au service de la joie des autres, en se solidarisant avec la souffrance de ceux qui ont souffert la perte d’un être cher, dans la visite aux malades.

La beauté extraordinaire des choses ordinaires
Famille saints Louis et Zélie Martin


Le grand message que nous apportent les époux Martin… Et de savoir découvrir dans la vie de famille la beauté extraordinaire des choses ordinaires, quand sa propre histoire se reçoit des mains de Dieu est offerte à lui, avec la sereine certitude que « la chose la plus sage et la plus simple est de se résigner à la volonté de Dieu et de se préparer apporter sa croix avec le plus de courage possible » (correspondance familiale 204).

Accueillons à travers cette canonisation l’appel au Carmel thérésien tout entier à être plus famille, à découvrir la beauté et l’importance de nos responsabilités quotidiennes, en apprenant humblement des familles qui vivent en s’engageant leur propre vocation et mission.

La famille, « communauté qui sait accompagner, faire la fête, et donner du fruit »


En regardant les époux Martin et les fruits visibles de sainteté dans leur façon d’ être un seul cœur et une seule âme, nous nous rendons compte qu’en apprenant à communiquer, nous arrivons à être « une communauté qui sait accompagner, faire la fête, et donner du fruit », et nous comprenons que « la famille la plus belle, engagée et sans problème, est celle qui sait communiquer, en partant du témoignage, la beauté et la richesse de la relation entre hommes et femmes , et ainsi de celle qui se donne entre les parents et les enfants » (Le Pape François pour la 49ème journée mondiale des communications sociales, 17 mai 2015).

Dieu veut que le témoignage de ce couple nous permette d’entrer avec créativité dans le chemin que l’église est en train de tracer, qui nous invite à redécouvrir la famille comme un élément incontournable pour l’évangélisation et comme une école d’humanité.