mardi 8 octobre 2019

Frère Laurent de la Résurrection (1614-1691)

Laurent de la RésurrectionA l'occasion du IV ème centenaire de la naissance du frère Laurent de la Résurrection ("le cuisinier mystique"), notre préposé général a écrit une lettre retraçant sa vie (le 14.9.14). 

Pensées du frère Laurent de la Résurrection


Au milieu de notre travail

Nous devons pendant notre travail et autres actions, même pendant nos lectures et écritures, quoique spirituelles, je dis plus : pendant nos dévotions extérieures et prières vocales, cesser quelque petit moment, le plus souvent même que nous pourrons, pour adorer Dieu au fond de notre cœur, le goûter quoiqu’en passant et comme à la dérobée. Puisque vous n’ignorez pas que Dieu est présent devant vous pendant vos actions, qu’il est au fond et au centre de votre âme, pourquoi donc ne pas cesser au moins de temps en temps vos occupations extérieures, et même vos prières vocales, pour l’adorer intérieurement, le louer, lui demander, lui offrir votre cœur, et le remercier ? Que peut-il y avoir de plus agréable à Dieu que de quitter ainsi, mille et mille fois le jour, toutes les créatures, pour se retirer et l’adorer en son intérieur … pour jouir un seul instant du Créateur ? (MS 9)

Il faut s’appliquer continuellement à ce qu’indifféremment toutes nos actions soient une manière de petits entretiens avec Dieu, pourtant sans étude, mais comme ils viennent de la pureté et simplicité du cœur. (MS 7)

Je retourne ma petite omelette dans la poêle pour l'amour de Dieu. (Il faut) se servir de toutes les œuvres de son état pour l'amour de Dieu et pour entretenir sa présence en nous.

Un continuel entretien avec Dieu

Dieu ne nous demande pas grand chose : un petit souvenir de temps en temps, une petite adoration, tantôt lui demander sa grâce, quelque fois lui offrir vos peines, d’autre fois le remercier des grâces qu’il vous a faites et qu’il vous fait au milieu de vos travaux, vous consoler avec lui, le plus souvent même que vous pourrez. Pendant vos repas et vos entretiens, élevez quelquefois vers lui votre cœur : le moindre souvenir lui sera toujours fort agréable.

Il ne faut pas pour cela crier bien haut, il est plus près de nous que nous ne pensons. Il n’est pas nécessaire d’être toujours à l’église pour être avec Dieu; nous pouvons faire de notre cœur un oratoire dans lequel nous nous retirons de temps en temps pour nous y entretenir avec lui, doucement, humblement et amoureusement.

Tout le monde est capable de ces entretiens familiers avec Dieu, les uns plus, les autres moins : il sait ce que nous pouvons. Commençons, peut-être n’attend-il de nous qu’une généreuse résolution…

Accoutumez-vous donc peu à peu à l’adorer de la sorte, à lui demander sa grâce, à lui offrir votre cœur de temps en temps pendant la journée, parmi vos ouvrages, à tout moment si vous le pouvez; ne vous contraignez pas par des règles ou des dévotions particulières, faites-le en foi, avec amour et humilité.